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Conférence autour de la neutralité du net

Mercredi soir se tenait à Nantes une conférence sur la neutralité du net. Celle-ci était organisé par l'association PiNG dans le cadre de la sortie d'un numéro du journal Europa dédié aux libertés sur internet.

Europe32.jpgLe traité ACTA a été le premier point abordé avec Guillaume Champeau, rédacteur en chef de Numérama, qui a montré les enjeux de ce traité, expliqué comment ce projet s'est peu à peu vidé de sa substance, et mis en évidence le vrai problème de droit d'auteur avec ACTA : un contrat entre deux acteurs privés (un FAI et un ayant droit) pourrait conditionner l'accès aux œuvres artistiques, privant ainsi l'utilisateur final qui lui, n'est pas consulté. Guillaume Champeau a soulevé la difficulté de faire cohabiter le droit d'auteur avec les libertés d'expression et d'information.
Il est important de préciser qu'ACTA est également un projet dangereux sur bien d'autres sujets comme l'a montré la vidéo de la Quadrature du Net.

Kheops, membre du collectif Telecomix a ensuite décrit les actions menées par exemple en Tunisie, en Syrie, en Lybie. Leur but est de fournir aux activistes locaux des moyens de communiquer et s'exprimer librement en évitant d'être inquiétés par les autorités. Cela consiste par exemple à publier des bonnes pratiques à suivre, ou encore mettre en place des VPN depuis lesquels internet est accessible non filtré et non surveillé.

La parole a aussi été donnée à Faimaison, un fournisseur d'accès internet nantais, qui a insisté sur deux aspects de leur mission : la proximité d'une part et la neutralité d'autre part. Après avoir mis en place la structure (association de loi 1901, premiers adhérents, etc) Faimaison est face à la problématique du choix de technologie utilisée pour arriver jusqu'à l'abonné : fibre optique, paire cuivrée, wi-fi, … chacune ayant ses avantages et inconvénients.
Une autre idée abordée a été la nécessité de créer une multitude de FAI locaux plutôt que faire confiance aux gros opérateurs nationaux (sur lesquelles les lobbies peuvent facilement faire pression).

Dans la même veine, un représentant du hackerspace rennais Breizh Entropy a expliqué l'importance, sinon de l'auto-hébergement, au moins de panacher le stockage des données, non sans avoir rappelé le sens originel du terme « hacker ». Au détour d'un petit sondage dans la salle, les cas de GMail et de Megaupload ont été pris comme exemples.

Puis Olivier Heinry, artiste numérique indépendant, a élargi la notion d'auto-hébergement au maillage et mis en avant l'importance des petites structures. Il a toutefois nuancé ses propos avec le cas de Servidéo, une association qui héberge des serveurs virtuels pour d'autres associations et groupements non-lucratifs. Des difficultés législatives ont parfois forcé Servidéo à se tourner vers de l'hébergement de masse dans un data-center d'OVH, montrant ainsi pourquoi certains gros acteurs sont aussi incontournables. Olivier Heinry a insisté sur l'importance, lorsque c'est possible, d'utiliser le pair-à-pair pour le stockage et l'échange d'informations pour s'affranchir de toute structure.

Les discussions autour de ces difficultés à se passer des structures classiques a donné lieu à un débat sur la nécessité (ou non) d'institutionnaliser les différentes organisations. Il en est ressorti que pour être présent sur tous les fronts, certaines organisation ont besoin d'une structuration importante (par exemple monter une association pour ouvrir un compte en banque, ou un parti politique pour influencer le législateur) pendant que d'autres tournent à leur avantage leur désorganisation.
A d'autre part été discutée la gratuité apparente de certains services (on pense bien sûr à ceux proposés par Google), ce qui a de nouveau mis en avant les moyens de se tourner vers un internet plus décentralisé, où les acteurs seraient plus nombreux.

C'est finalement ce point que je retiendrai de cette conférence : la diversification des contenus, des acteurs et des moyens d'accéder à internet en fait sa force. La clé de voûte du réseau des réseaux est la multiplication des utilisateurs qui doivent en être acteurs (et non seulement des consommateurs). Je regrette cependant le manque d'accessibilité de cette conférence : alors que de nombreuses personnes semblaient être venues sans connaître le sujet, le besoin de se détourner des gros acteurs et de prendre part au débat ne leur a probablement pas semblé évident. Les discussions sont souvent parties dans des directions trop techniques avant même d'en expliquer les tenants et aboutissants. Le discours des intervenants n'a pas toujours été suffisamment adapté au public visé par le journal Europa, co-organisateur de l'événement.

Commentaires

1. Le jeudi 28 juin 2012, 09:52 par zim

first !
trop bon

sinon tl;dr comme on dit